RODELINDA DE HAENDEL A L'OPERA DE LILLE EN OCTOBRE ET A L'OPERA DE LYON EN DECEMBRE 2018



BAROCKISSIMO :

Sources : Façade Opéra de LYON, RODELINDA de HAENDEL à l'Affiche, Sandrine RAMBAUDJ

Deux maisons d'Opéra ont programmé cette année dans leur saison, RODELINDA de HAENDEL : à l'Opéra de LILLE du 4 au 14 octobre 2018 avec la mise en scène de Jean BELLORINI et à l'Opéra de LYON du 15 décembre 2018 jusqu'au 1er janvier 2019 de Claus GUTH. Un choix rare d'un des nombreux chefs d'oeuvre de HAENDEL, qui fait la part belle aux grands sentiments, à la noblesse de coeur dans le monde des puissants. L'histoire d'une reine de LOMBARDIE face à un usurpateur qui veut l'épouser mais auquel elle tiendra tête par amour pour son mari défunt. Or celui-ci n'est pas mort. Entrons dans la psychologie des personnages haendéliens. 2ème post de notre grand feuilleton de fin d'année autour de RODELINDA de HAENDEL. Opéra que je ferais découvrir à mes élèves en décembre à l'Opéra de LYON. Une production qui j'espère touchera ces jeunes, pour qui se sera le premier opéra.

La production de l'Opéra de LILLE, un bijou baroque

C'était le 17 novembre 2018, j'ai pu visionner sur la chaine MEZZO, la représentation enregistré le 11 octobre à l'Opéra de LILLE.
Sources : Wikimedia Commons, Opéra de Lille, image libre de droit
Une grande chance pour moi qui emmène mes élèves à celle de LYON mais dans une autre mise en scène dans le cadre de Lycéens à l'Opéra. Une occasion de me donner une idée de la musique, des arias et de pouvoir comparer deux visions d'une même oeuvre.
Sources : Wikimedia Commons, Opéra de LILLE, intérieur, image libre de droit

D'abord, la partition reste de toute beauté avec des arias émouvants sur la musique conduite par Emmanuelle HAÏM et le Concert d'Astrée. 

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Photogramme, RODELINDA, Opéra de LILLE, salut des artistes dont Emmanuelle HAIM, chef d'orchestre

Le "Ombre piante, urne funeste" chanté par la soprano Jeanine de Bique dans le rôle de RODELINDA, derrière un décor en mailles, symbole de prison, est émouvant. Les yeux maquillés et ornés de paillettes évoquent des larmes versées. Un visage animé de souffrance et de beauté, digne d'une reine. Flavio son jeune fils ne parle pas mais le spectateur voit la scène par le prisme de son regard. Jeanine de Bique a commencé à aborder le répertoire de HAENDEL par Sémélé, à la Manhattan School of Music mais RODELINDA est son premier grand rôle haendélien. Elle aime cette liberté d'expression de l'aria où elle peut développer tous les ornements possibles dans ce rôle de femme forte et sensible.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Photogramme, Opéra de LILLE, RODELINDA avec Jeanine de Bique

Des costumes de Macha MAKEIEFF

L'intrigue respecte l'époque baroque. Des costumes de Bertarido, d'Unolfo, de Rodelinda et de Garibaldo sont élégants mais avec une touche de modernité dans les matières. Chemises à jabots légers, de couleurs vives (rose, verte, jaune) et différentes pour distinguer les personnages secondaires et principaux. Pantalons très serrés et moulants en cuir ou en sky avec bottines hautes pour les hommes. Corset, veste à basque et jupon assemblés de plusieurs tissus légers et lourds pour Rodelinda, facilitant les déplacements.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Photogramme Opéra RODELINDA, diffusion sur MEZZO

Des décors déroulants

Jean BELLORINI explique sa mise en scène par le jeu de Flavio qui voit les scènes de sa chambre : train en marche, poupée, marionnettes. le plafond de lustres monte et descend. Les lieux de l'intrigue se déplacent à contresens, tout comme les personnages qui apparaissent et disparaissent, entrent en scène puis sortent à partir d'un tapis roulant. Des cadres lumineux en néons nous projettent dans l'univers baroque des salons, des hôtels particuliers, des alcôves mais rendant les spectateurs des souffrances de RODELINDA.


Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Photogramme Opéra RODELINDA, diffusion sur MEZZO, Tim MEAD et Jeanine de Bique à LILLE
Le duo "Io ti abbracio" dans un encadrement recentre l'histoire sur les deux personnages, un couple amoureux et royal.


Sources : Sandrine RAMBAUDJ, photogramme, RODELINDA, Opéra de LILLE

L'amour dans un cadre lumineux, la séparation hors du cadre, rupture de l'unité.


Sources :Sandrine RAMBAUDJ, Photogramme, Opéra RODELINDA, LILLE
Tim MEAD, un Bertarido sentimental

Le contreténor britannique, Tim MEAD est délicat et profond jusqu'aux fond des yeux brillants de larmes.


Il avait déjà joué Rodelinda dans une mise en scène plus moderne en Angleterre à Londres en 2017, dans une mise en scène de Richard JONES à l'English National Opera. "Le Dove sei amato bene ?" est l'aria da capo qui le touche particulièrement.
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La surprise vient de Jakub Jozef ORLINSKI l'interprète d'Unolfo, léger, vibrant comme l'air, qui esquive un pas de danse. Seul bémol, les marionnettes animées par les personnages eux-mêmes ne semblaient pas utiles, tout comme les masques qui recouvraient les visages des chanteurs, cassant l'intensité dramatique.
Vous pouvez retrouver cet opéra en version concert au Théâtre des Champs Elysées, le 10 décembre 2018. La mise en scène de RODELINDA à l'Opéra de LILLE est également disponible sur internet, sur YOUTUBE :


Mettre en scène HAENDEL, un défi baroque

Je comprend combien il est nécessaire de redoubler d'ingéniosité pour mettre en scène la succession des arias de HAENDEL afin que cela reste dynamique et que cela retranscrive la panoplie des sentiments les plus extrêmes : joie, amour, colère, jalousie, haine, désespoir, tristesse, vengeance...
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Photogramme, Tim MEAD et Jeanine de Bique dans RODELINDA, LILLE
Une autre RODELINDA à L'Opéra de LYON

J'ai hâte d'assister à la version de Rodelinda à l'Opéra de LYON de Claus GUTH, conduite par le maestro Stefano MONTANARI, que j'aurais d'ailleurs l'occasion de faire rencontrer à mes élèves le 6 décembre 2018, en répétition exclusive.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Opéra de LYON, octobre 2018, sous les arcades de l'Opéra

Une mise en scène en noir et blanc au décor sobre. Lors de ma formation Lycéens à l'Opéra 2018 financée par la Région Auvergne Rhône-Alpes, le régisseur de production est passé nous voir afin d'expliquer les éléments du décor et le dispositif imaginé par Claus GUTH.







Claus GUTH est adepte des surfaces lisses, des couleurs claires, des grands escaliers, des maisons imposantes comme celle qui sera sur tournette. Un plasticien. Une grande maison bourgeoise sur scène de 16 tonnes et 16mètres de haut et 8,5 de large, posée sur une tournette de 16 mètres. On verra tour à tour, la façade, les pièces, les portes, alternativement par des rotations. Une action sur deux étages où se mêlent les différents univers des protagonistes. Si le Théâtre de Madrid possède une tournette en permanence, l'Opéra de Lyon a dû en créer une. Une structure métallique de répétition a été placée au sous-sol.


Sources : Wikimedia Commons, image libre de droit, CLAUS GUTH

Claus GUTH aime manier les symétries, les jeux de miroir, il joue avec les postures, il explore les non-dits. Flavio l'enfant de Rodelinda sera un adulte mais lui aussi muet. Il s'exprimera par une tablette à dessin, des projections vidéos de ses pensées, des masques signe de ses souffrances.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, RODELINDA à l'affiche à l'Opéra de LYON en 2018
Edwige (Avery AMEREAU reprend son rôle tenu à l'Opéra de Lille) et Rodelinda avec Sabina PUERTOLAS, les deux personnages féminins se superposent, une exploitation de la notion de double. Une mise en scène qui s'annonce très plastique. Unolfo sera incarné par Christopher AINSLIE. Quant'au rôle de Bertarido, il sera partagé selon les représentations par Lawrence ZAZZO qui était déjà venu à LYON le 26 novembre 2017 pour un concert HAENDEL/PORPORA à l'Opéra de LYON et par Xavier SABATA. Une belle affiche nous attend !!
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Merci à vous de suivre notre feuilleton autour de RODELINDA, qui a vu déjà deux posts dans ce blog : En route pour RODELINDA
Nous présenterons prochainement la soprano espagnole Sabina PUERTOLAS dans ce blog, pour mieux faire connaissance avec elle et analyser le personnage de RODELINDA, une héroïne haendélienne comme on les aime.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, pixabay, image libre de droit

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, rose jaune et marguerite rouge, bouquet aux couleurs de l'Espagne

 Pour mieux me connaitre, voir aussi mon site personnel :


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