RODELINDA DE HAENDEL, LA MAISON DE POUPEE DE CLAUS GUTH A L'OPERA DE LYON SEDUIT LE PUBLIC

Sa majesté RODELINDA à LYON :

Sources : pixabay.com, image libre de droits, RODELINDA, Opéra de LYON

Dans la famille de Rodelinda, je veux, le fils, la belle-soeur, le mari, le traitre, l'usurpateur, le valet ... Un jeu de cartes où rois et reines légitimes ou pas s'opposent, non pas dans un palais doré mais dans une maison de poupée grandeur nature au design raffiné et somme toute anglais. Un lieu idéal et on ne peut plus original pour une histoire à la sauce haendélienne digne de ces plus grands opéras série. Ce lundi 17 décembre 2018, l'Opéra de LYON s'est paré de mille lumières pour accueillir Rodelinda dans cette seconde représentation, mis en scène par Claus GUTH. J'accompagne mes élèves dans la découverte de cette oeuvre baroque dans le cadre de Lycéens à l'Opéra. Opéra seria ou dramma per musica, "une usine à rêves".



Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Opéra de LYON, le 17 décembre 2018, RODELINDA

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, RODELINDA à l'affiche, Opéra de LYON



Une casa bellissima

HAENDEL l'aurait trouvé sans doute bellissima, lui qui vivait dans une belle demeure à Londres 25 rue Brook Street dans le Quartier Mayfair entre 1723 et 1759. La grande maison en guise de décor de l'intrigue avec balustrades, terrasses, escaliers, pièces intimes à lumière plus tamisée et collectives plus éclairées, jardin projeté. Une maison tournoyante nous présentant ses différentes facettes tel un prisme des passions qui anime les personnages.





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Combat physique entre Rodelinda et Edvige sur les marches d'escalier, combat psychologique du héros Bertarido qui doute de la fidélité de son épouse. Des projections du vidéaste Andi MULLER sur la façade expriment l'état d'esprit torturé de Flavio incarné par le comédien Fabian Augusto GOMEZ BOHOQUEZ, le fils de Rodelinda et de Bertarido. Enfant muet, déchiré par les rivalités qui le privent du bonheur de ses parents et hanté par les méchants comme le montrent le ballet des figurants, les doubles des personnages.

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Lawrence ZAZZO, illumine la scène en Bertarido

Une voix douceureuse, une diction claire. J'avais déjà pu apprécier lors du Concert HAENDEL PORPORA en 2017 à l'Opéra de LYON, Lawrence ZAZZO contre-ténor, qui cette fois incarne un personnage mis en scène et pas des moindre. Le roi de Lombardie Bertarido passé pour mort qui compte bien reconquérir son trône et sa femme. Une belle prestance, une voix délicate qui exprime avec vibrato les sentiments du personnage. Ses arias ont été ponctués d'applaudissements du public comme au temps de l'époque baroque.

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Sabine PUERTOLAS en Rodelinda émouvante

Elle avait déjà interprété le personnage de la princesse Eudoxie dans La Juive de HALEVY à Lyon sous la direction de Daniele RUSTIONI, lors du Festival pour l'Humanité en mars 2016. D'une grande féminité, en blonde, séductrice, ce rôle secondaire avait marqué les esprits dans le décor de la grande bibliothèque.

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Un grand opéra à la française dans lequel elle faisait partie de la distribution vocale remarquable (Rachel HAMISCH, Vincent LE TEXIER, Nikolai SCHUKOFF, Roberto SCANDIUZZI, Enea SCALA).

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Sabina PUERTOLAS avait aussi joué en France au Théâtre du Capitole dans le couronnement de POPPEE. Née à Saragosse et formée au conservatoire de Pampelune, elle avait reçu une bourse de la Fondation MONTSERRAT CABALLE-BAMOBE MARTI en 1993. Elle est une adepte du répertoire de HAENDEL. Elle a d'ailleurs enregistré Ariodante et Alcina. Elle avait déjà interprété Rodelinda au Teatro Real de MADRID en alternance avec Lucie CROWE. Mais elle chante aussi pour varier son répertoire du VERDI, PUCCINI, MOZART et ROSSINI. Elle interprétera Idoménée roi de Crète en février 2019 au Teatro Real de Madrid. Sabina PUERTOLAS aime les opéras inspirés d'une histoire, et c'est le cas de Rodelinda., reine des Lombards.


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Une musique inspirée sous la direction de Stefano MONTANARI

Dans la fosse, les deux clavecins se préparent à assurer la basse continue.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, clavecins, Opéra de LYON, RODELINDA, 17 décembre 2018

Théorbe, guitare baroque, violons, violoncelles se chargent du continuo.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Opéra de LYON, RODELINDA, 17 décembre 2018

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, instruments baroques, Opéra de LYON, RODELINDA

Une musique menée par le maestro Stefano MONTANARI à l'orgue positif, qui une fois de plus se veut "leggera", un brin "cantabile".

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, orgue positif, Opéra de LYON, RODELINDA

Les arias da capo s'enchainent dépeignant tour à tour un  Garibaldo sombre et obscur et une Rodelinda éplorée. Une musique très pointée sans liaison, caractéristique du baroque. Un rôle d'accompagnement des voix leur donne du relief.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, clavecin, RODELINDA

J'avais eu l'occasion avec mes élèves d'assister à la répétition d'orchestre de RODELINDA sous la baguette de Stefano MONTANARI, le 6 décembre 2018, ce qui leur avait permis de se familiariser avec la musique baroque.

 

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Stefano MONTANARI, répétition d'orchestre, RODELINDA, Opéra de LYON, 06/12/2018

Une belle opportunité pour découvrir en profondeur le travail des musiciens et l'inflexion donnée par le chef d'orchestre dans la lecture de la partition qui n'est jamais figée.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Partition RODELINDA, Opéra de LYON

"Leggero, staccato, pianissimo, spirituoso, fortissimo, crescendo" tels étaient les conseils de Stefano MONTANARI à ses musiciens pour rendre une musique très rythmée où mes élèves avaient ressenti tous les affects des personnages dans des arias de légende. Un grand chef, précis, passionné, enjoué, pour cette œuvre magnifique !




Sources : Sandrine RAMBAUDJ, répétition RODELINDA, 6 décembre 2018, Stefano MONTANARI, Lycéens à l'Opéra

Ce soir du 17 décembre 2018, on regrettera que la 2ème partie après l'entracte fut jouée en version concert sans mise en scène suite à l'ennui de santé de la mezzo canadienne Avery AMEREAU, dans le rôle d'Edvige, qui avait beaucoup impressionnée lors de sa confrontation agitée avec Rodelinda sur les marches de l'escalier.

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Une seconde partie qui aura permis de se recentrer sur les voix et d'apprécier toute le majesté des personnages. Jean Sébastien BOU a campé un Garibaldo boiteux et infâme.

Quant'à Krystian ADAM, un Grimoaldo plus séducteur que tyrannique. Enfin, Unolfo interprété par le second contre-ténor de cette œuvre, Christopher AINSLIE, a été touchant par les valeurs de bonté et de fidélité qui l'animent pour faire triompher le Bien et l'ordre des choses. Le Chœur final en répétition exprime bien la joie et la victoire de Bertarido, et Rodelinda, d'Edvige et Grimoaldo.

Merci à la Région Auvergne Rhône-Alpes pour m'avoir donné l'opportunité de participer au dispositif Lycéens à l'Opéra et ainsi d'initier les jeunes à l'Opéra baroque pour que celui-ci vive. Former le public de demain.

Merci à Marie FOLLIOT attachée au Développement culturel à l'Opéra de LYON pour l'organisation de notre participation à la répétition d'orchestre de RODELINDA le 6 décembre 2018.


Sources : Marie FOLLIOT à gauche et Sandrine RAMBAUDJ à droite, répétition d'orchestre pour RODELINDA, Opéra de LYON, 6/12/2018

Pour mieux me connaitre, voir aussi mon site personnel :

https://operadanse.hubside.fr/

VOIR AUSSI MA CHAINE YOUTUBE MUSICA DANSE :

L'Opéra Madame Butterfly

La visite de l'Opéra de LYON