CONCERT HAENDEL PORPORA AVEC STEFANO MONTANARI


STEFANO MONTANARI,

 le génie et la force du baroque

Sources : Pixabay.com

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, façade de l'Opéra le 26//11/2017
En ce 26 novembre 2017, je suis arrivée à 15H30 et l'Opéra était encore éclairé par la lumière du jour. Quand je suis rentrée dans la grande salle, je vis sur scène un clavecin, un petit orgue et deux contrebasses. En pleine ambiance baroque. Je savais que ce serait un concert qui mettrait à l'honneur la musique baroque instrumentale de compositeurs italiens et de pièces d'opéras de HAENDEL et de son rival italien PORPORA. Ce concert avait l'immense privilège d'être sous la baguette du grandissimo Stefano MONTANARI, qui assure le double rôle de violoniste chef et de chef d'orchestre comme du temps de HAYDN. Avec l'Orchestre de l'Opéra de LYON et la formation I Bollenti Spiriti, il explore le répertoire baroque et fait émerger des trésors de la musique.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, la grande salle de l'Opéra et la scène juste avant le début du concert

Sources : pixabay.com
Je découvris pour la 1ère fois des concertos en 3 mouvements (vif/lent/vif) de compositeurs italiens que je ne connaissais pas et j'ai donc beaucoup apprécié cette première partie du concert : VERACINI, GEMINIANI et LOMBARDINI SIRMEN. Le concerto pour violon et orchestre en la majeur m'a particulièrement touchée par le fait qu'il soit composée par une des rares femmes à connaitre une carrière de virtuose internationale pour l'époque. Violoniste et compositrice, Maddalena Laura LOMBARDINI SIRMEN était issue de L'OSPEDALE DEGLI  MENDICANTI de Venise. Dirigée par TARTINI, qui la maria à un certain SIRMEN, violoniste comme elle, elle se produisit avec son mari dans toute l'Europe. Chose exceptionnelle !

Un violoniste chef brillantissime


Et avec STEFANO MONTANARI, la musique prend une autre dimension. Il y apporte son style et une véritable respiration. Il n'est jamais dans la précipitation même s'il donne le rythme. Il bat la mesure avec son corps tout entier comme s'il dansait sur scène dans un théâtre italien. La musique est d'une grande amplitude, délicate et harmonieuse. Quel main de maître ! Il accompagne l'orchestre et se lance dans des solos qui pourraient paraitre improvisés mais qui montrent une technique parfaite. L'orchestre et le violon se répondent.

Sources : Opéra de Lyon, affiche du concert avec Stefano MONTANARI

Un contre-ténor lumineux


Puis, le contre-ténor américain Lawrence ZAZZO fait irruption sur scène avec une entrée toute solennelle pour interpréter des airs bien connus de HAENDEL (1685-1759). C'était la 1ère fois, que j'entendais une telle tessiture en vrai avec des airs de Coriolano et de Crispo. Je fus très impressionnée par ses vocalises, ses grands phrasés et son interprétation à l'italienne presque comme dans le film FARINELLI.


Sources : Wikimedia Commons, image libre de droits, le contre-ténor LAWRENCE ZAZZO

Contre-ténor ou castrat ?

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, conférence Préludes au concert
J'avais appris lors du Prélude du concert quelques éléments de compréhension de la voix de contre-ténor qu'il convient de distinguer aujourd'hui de celle de castrat de l'époque. La voix de contre-ténor a existé bien avant et utilise la voix de tête s'apparentant à celle de soprano mais pour un homme. Les castrats en Italie ont remplacé les contre-ténors et les 17ème-18èmes siècles furent leur âge d'or puisqu'ils chantent à la place des femmes interdites sur scène. La France et l'Angleterre furent plus réticentes aux castrats pour des raisons politiques et sociales. Le 19ème siècle voit la fin des castrats et c'est Alfred DELLER dans les années 1940 qui est à l'origine de la renaissance du Contre-ténor. Pour être contre-ténor, il faut avoir un petit larynx, des cordes vocales courtes, une voix claire et travailler ensuite la voix de poitrine pour améliorer la voix de tête. Il y a différents timbres de contre-ténors, alto, mezzo et soprano. Cette voix est toute emprunte de mystère.

Un entracte au Foyer


A l'entracte, je me glisse au Foyer et je lève la tête pour admirer les plafonds sculptés et dorés. Le soir est tombé, la lumière des lustres confère une atmosphère de palais royal qui me permet de remarquer des détails.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, plafonds et arcades intérieures du Foyer
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, le Foyer illuminé de ses lustres

Une seconde partie très haendélienne

Le concert reprend et Lawrence ZAZZO est bien un spécialiste du répertoire haendelien en interprétant des airs d'Orlando et de Bertarido. Avec Stefano MONTANARI, on pouvait voir une réelle complicité artistique. Très applaudi, il réitéra dans un bis, un extrait en anglais de l'oratorio "The choice of Hercules" de HAENDEL. L'orchestre a, quant'à lui, était brillant, un orchestre que MONTANARI tient à faire travailler avec des instruments et des archets proches de l'époque baroque et préclassique afin de retrouver le style et les couleurs d'antan. Nous lui souhaitons de continuer à nous transporter dans le temps.
Sources : Pixabay.com, Halle en Allemagne et statue de HAENDEL sur la place

Le même concert sera donné en soirée de Gala le 29 novembre 2017.

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, affiche du gala devant l'Opéra de Lyon

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La découverte du concert pour violon de KHATCHATURIAN


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