SOIREE ROUGE PASSION A L'OPERA
Soirée ROUGE PASSION à l'OPERA de LYON pour les ballets de CARMEN et L'ARLESIENNE
Sources : Photo de Sandrine RAMBAUDJ |
Du 18 au 24 novembre 2017, l'Opéra de Lyon se pare de ses couleurs chaudes pour accueillir les ballets de Carmen et de l'Arlésienne de Roland PETIT, entrés au répertoire en 2015. L'Opéra de LYON réitère ces deux oeuvres emblématiques de la danse néoclassique, que je ne manquerai pas de vous relater, lors d'une des représentations à laquelle j'assisterai avec une de mes classes. Mais pour l'heure, une petite mise au point s'impose afin d'être fin prêt pour vivre cette soirée sous le signe de l'amour, de la passion, du soleil et de la danse néoclassique.
Sources : photo de la façade de l'Opéra de LYON, Sandrine RAMBAUDJ, 18/11/2017, le soir la 1ère |
Alors au fait ça veut dire quoi, la danse
néoclassique ?
J'avais assisté en 2015 à l'Opéra de Lyon, à la
conférence de Florence POUDRU, historienne de la danse et spécialiste en la
matière. Je me rappelle qu'elle m'avait dit qu'à l'origine le mot de
néoclassique avait été un terme inapproprié puisque ce mouvement de la danse
issu du monde classique voulait être plus transgressif que régressif (dans le
sens d'un retour au passé antique comme le mot pourrait l'évoquer).
Transgressif voudrait dire, une recherche totale liberté. Issu des ballets
russes de Serge Diaghilev et développé au 20ème siècle, ce genre de danse
trouve son épanouissement dans la deuxième moitié du 20ème siècle. Il faudrait
préférer le terme de "Ballet nouveau" comme le disait Serge LIFAR, ou
de "danse classique contemporaine".
D'abord, cette danse néoclassique se distingue de la
danse classique par de multiples caractéristiques ou transgressions :
- 1ère transgression dans la fonction des jambes
portantes, où le centre de gravité des danseurs est plus au sol et moins en
élévation. C'est surtout dans l'arabesque que la différence est la plus visible.
A une arabesque "équerre" avec un axe central, se substitue une
arabesque inclinée soit vers l'avant, soit vers l'arrière et donc décalée voir
spectaculaire (comme ici dans Carmen).
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Cela veut dire que la danseuse est en déséquilibre et que c'est
le partenaire qui fait le contrepoids. On assistera donc à une créativité et à
une prise de risque phénoménale. On se tient par le pied, par la main et le
partenaire rééquilibre le tout en se donnant ainsi un nouveau rôle que nous
reverrons plus loin.
Sources : pixabay.com |
- 2ème transgression : les hanches et le bassin
plutôt statiques et rigides en classique, pivotent, sur le côté, vers l'avant
ou vers l'arrière. On se déhanche au rythme de la musique.
- 3ème transgression : les bras en couronne du
classique de la fin du 18ème siècle avec mouvements des poignets, sont
remplacés par des bras étirés dans une position latérale avec flexions des
poignets.
- 4ème transgression : aux jeux des pieds de
l'en-dehors avec les talons qui se touchent, on préfère le jeu de l'en-dedans
avec une prédilection pour la pointe outrepassée c'est à dire bombée à l'excès
et renforcée par le plié des jambes. La 5ème position du classique est abandonnée
au profit de la 6ème ou de la 7ème moins contraignantes. Les chaussons peuvent
être des pointes mais aussi des
demi-pointes.
Vous l'avez compris, la danse néoclassique a son
propre langage même si elle n'exclut pas des passages très classiques. Elle
entend être très expressive par les mouvements et elle redonne une place au
partenaire masculin. D'ailleurs, le chorégraphe français Roland PETIT était
passé maître du pas de deux néoclassique, qu'il a révolutionné dans le ballet
narratif. Je vous rappelle qu'un pas de deux classique se compose de l'adage
(suit des mouvements lents des deux danseurs), de variations ou solo (masculin
et féminin), et de la coda (réunion des deux danseurs). C'est un moment très
fort et attendu par le public, qui symbolise l'amour du couple. Il s'exprime
par sa verticalité, l'aplomb, le rôle de porteur du danseur et d'aide à la
pirouette de la ballerine. On a tous en mémoire des pas de deux célèbres (Le
Lac des cygnes, la Belle au bois dormant, Casse-noisette). En danse
néoclassique, Roland PETIT redonne de l'importance au danseur, ce qu'il avait
perdu dans la surélévation de la danseuse classique. Il introduit la
complémentarité et un rapport d'égalité Femmes/Hommes qui n'empêche pas une
certaine sensualité.
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On aura donc une grande proximité corporelle, un centre de
gravité au sol et des portées acrobatiques. L'aplomb et la verticalité ne sont
plus respectées.
Des variantes pourront être apportées selon les chorégraphes
néoclassiques. Quelques grands noms comme Georges BALANCHINE, Serge LIFAR,
Roland PETIT, Maurice BEJART ou plus proches de notre époque, Jiri KYLIAN,
Thierry MALANDAIN, William FORSYTHE.
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Vous avez maintenant quelques éléments de
compréhension techniques du ballet Carmen de Roland PETIT (photo ci-dessus avec le couple Edi BLLOSHMI et Jacqueline BABY en 2015), crée en 1949 et l'Arlésienne,
crée en 1974 sur une musique de BIZET, qui vous seront utiles pour comprendre
ces deux chefs d'œuvre, que je ne manquerai pas de vous raconter lors d'une
prochaine page de blog. Alors, revenez bientôt !!Sources : Pixabay.com |
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Sources : Photo de Sandrine RAMBAUDJ, du 18/11/2017, le soir de la 1ère de CARMEN |
Deux ballets sous le signe de la passion qui valent bien une rose !
Sources : Photo de Sandrine RAMBAUDJ |
Pour mieux me connaitre, voir aussi mon site personnel :
Cliquez ici pour le récit des répétitions du ballet de l'Opéra de Lyon dans ce blog :
Brigades du ballet
Deux ballets néoclassiques
Retrouvez mes publications de danse dans le blog du Petit Bulletin :
Petite Mort de JIRI KYLIAN
I New then de Johan INGER
Premières !
VOIR AUSSI MA CHAINE YOUTUBE MUSICA DANSE :
La visite de l'Opéra de LYON
Les ballets de JIRI KYLIAN
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