LES PECHEURS DE PERLES DE BIZET EN VERSION CONCERT CHEZ PENTATONE AVEC CYRILLE DUBOIS
Sur
une plage de Ceylan, Les Pêcheurs de Perles :
L'Opéra
de BIZET le plus connu après Carmen est Les Pêcheurs de Perles composé en 1863
à l'âge de 25 ans, à partir des livrets de Michel CARRE et d'Eugène CORMON. Je
me suis toujours demandée comment BIZET avait pu créer une oeuvre aussi
singulière bien avant le réalisme de Carmen, tant sur le plan musical que de
l'intrigue. C'est la sortie de l'enregistrement des Pêcheurs de Perles chez
Pentatone le 11 mai 2018 qui m'a donné l'idée de mettre en perspective les deux
oeuvres phares de BIZET, qui ne sont finalement pas aussi éloignées l'une de
l'autre. Entre éléments communs relatifs et particularités certaines.
La
mode de l'exotisme au 19ème siècle
Un premier point commun, l'exotisme ambiant du 19ème
siècle, autant littéraire que musical. Si c'est l'Andalousie qui a pour toile
de fond chez Carmen, BIZET nous
transporte à l'île de Ceylan, actuelle Sri Lanka.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, plage au Sri Lanka |
Couleurs locales donc avec des personnages comme
Leïla prêtresse de Candi et une bande de pêcheurs dans un petit village avec Zurga,
élu chef du village et Nadir son jeune ami.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, pêche au Sri Lanka |
Mais musicalement, l'exotisme
s'avère beaucoup plus discret que dans Carmen. Peu de connotation du floklore
de l'Asie de l'Est. Des sonorités fondamentalement européennes contrairement à Carmen
plus hispanisantes.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, ancien temple en ruine au Sri Lanka |
Une
histoire d'amour encore et toujours
Si l'histoire d'amour entre Carmen et Don José est
passionnelle et dramatique, celle de Leïla et Nadir est tout aussi peu
conventionnelle voire interdite mais plus heureuse. Un amour impossible entre
Leïla qui a fait voeu de chasteté et Nadir qui ne veut pas altérer son amitié avec Zurga, amoureux lui aussi de Leïla.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, temple et danseuse en Asie |
Amour empêché donc par un serment entre les deux amis Nadir et Zurga. Les sentiments auront raison de cet amour. Les deux amants prennent la fuite avec l'aide de Zurga qui met le feu au village afin d'empêcher l'exécution des deux amants coupables, au pied de la statue de Brahma.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, temple au Sri Lanka |
Dans un dernier sursaut de culpabilité, Zurga a voulu ainsi remercier Leïla de l'avoir sauvé dans son enfance. Précieux collier qu'elle avait gardé.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, colliers et perles au Sri Lanka |
Un dénouement digne des grandes pièces de théâtre de Molière mais l'oeuvre est plus profonde bien que tombée dans l'oubli.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, coucher de soleil au Sri Lanka |
Des
oeuvres éponymes
A l'origine, l'opéra devait se nommer Leïla mais BIZET opta pour les Pêcheurs de Perles
afin de recentrer l'histoire sur Nadir et Zurga, pêcheurs liés par le serment. Le
thème de la perle revient plusieurs fois comme la perle donnée à Leïla pour la
remercier de ses chants protégeant le village et les pêcheurs de la colère des
flots.
Sources : pixabay.com, image libre de droit, collier de perle et coquillages |
Carmen ne changea pas de nom, fondée sur la nouvelle
de Prospère MERIMEE.
Des
succès tardifs
Tout comme Carmen, les Pêcheurs de Perles ne
connurent pas le succès immédiat. Oeuvre aux accents trop wagnériens, un brin
verdien. Seul Hector BERLIOZ,
vantera à son époque la partition aux arias et aux duos "pleins de feux et
d'une grande richesse de couleurs", décernant à BIZET le titre de compositeur.
L'oeuvre est jugée difficile à mettre en scène et ce pour longtemps alors que Carmen fut adaptée dans tous les genres artistiques (film, danse, théâtre, comédie musicale).
Les Pêcheurs de Perles sont d'ailleurs ici enregistrée en version concert au Théâtre des Champs Elysées avec l'Orchestre National de Lille sous la direction du jeune chef d'orchestre Alexandre BLOCH et avec la compagnie d'art vocal Les cris de Paris. Sur une partition qui s'est voulue la plus fidèle possible, reconstituée par Hugh MACDONALD en 2014.
Sources : Wikimedia common, portrait de BIZET jeune |
L'oeuvre est jugée difficile à mettre en scène et ce pour longtemps alors que Carmen fut adaptée dans tous les genres artistiques (film, danse, théâtre, comédie musicale).
Sources : wikimedia common, gravure, scène de duo Nadir et Leïla |
Les Pêcheurs de Perles sont d'ailleurs ici enregistrée en version concert au Théâtre des Champs Elysées avec l'Orchestre National de Lille sous la direction du jeune chef d'orchestre Alexandre BLOCH et avec la compagnie d'art vocal Les cris de Paris. Sur une partition qui s'est voulue la plus fidèle possible, reconstituée par Hugh MACDONALD en 2014.
Sources : couverture du coffret de CD Les Pêcheurs de Perles de BIZET |
Sources : recto du Coffret CD Les Pêcheurs de Perles de BIZET chez PENTATONE |
Des passages aussi célèbres que Carmen
Et dernièrement, sa prise de rôle d'Horace dans le
Domino noir d'AUBER dans un registre du genre Opéra-Comique à l'Opéra de
Liège, puis à la Salle FAVART. Vous pouvez lire aussi l'article de ce blog : Domino noir
Sources : (C) Opéra Royal de Wallonie-Lorraine WAUTERS, avec l'aimable autorisation de l'Opéra de Liège, Cyrille DUBOIS et Anne-Catherine GILET dans le Domino noir |
Je remercie à cette occasion l'Opéra de Liège avec Valérie URBAIN, Responsable des Projets éducatifs et cohésion sociale, pour son autorisation de publication de ces photos du Domino noir insérées dans ce blog.
Sources : (C) Opéra Royal de Wallonie-Lorraine WUATERS, avec l'aimable autorisation de l'Opéra de Liège, Cyrille DUBOIS sur scène en Horace dans le Domino noir |
Cyrille DUBOIS y a démontré ainsi ses
qualités non seulement vocales mais aussi théâtrales.
Sources : (C) Opéra Royal de Wallonie- Lorraine WAUTERS, avec l'aimable autorisation de l'Opéra de Liège, Cyrille DUBOIS et Anne-Catherine GILET dans le Domino noir |
Dans les Pêcheurs de Perles et le "je crois
entendre encore", on peut apprécier sa diction claire et parfaite, les
longs phrasés harmonieux et mélodiques en rythme sur la musique. Un ténor
"trésor de la musique française".
Le duo entre Nadir et Zurga du premier acte est l'autre moment bien apprécié du grand public accompagné de la harpe et de la flûte.
Redécouvrons même d'autres opéras de BIZET comme DJAMILEH opéra en un acte (1871), Don Procopio opéra-bouffe (1858-1859) ou encore la jolie fille de PERTH (1866), Le Docteur Miracle, opérette (1856) ou même Noé opéra de Halévy FROMENTAL achevé par BIZET.
VOIR AUSSI MA CHAINE YOUTUBE MUSICA DANSE :
Je crois entendre encore,
Caché sous les palmiers,
Sa voix tendre et sonore
Comme un chant de ramiers !
O nuit enchanteresse !
Divin ravissement !
O souvenir charmant !
Folle ivresse ! doux rêve!
Aux clartés des étoiles,
Je crois encore la voir,
Entrouvrir ses longs voiles
Aux vents tièdes du soir !
O nuit enchanteresse
Divin ravissement !
O souvenir charmant !
Folle ivresse, doux rêve!
Charmant Souvenir !
Caché sous les palmiers,
Sa voix tendre et sonore
Comme un chant de ramiers !
O nuit enchanteresse !
Divin ravissement !
O souvenir charmant !
Folle ivresse ! doux rêve!
Aux clartés des étoiles,
Je crois encore la voir,
Entrouvrir ses longs voiles
Aux vents tièdes du soir !
O nuit enchanteresse
Divin ravissement !
O souvenir charmant !
Folle ivresse, doux rêve!
Charmant Souvenir !
Le duo entre Nadir et Zurga du premier acte est l'autre moment bien apprécié du grand public accompagné de la harpe et de la flûte.
Nadir et Zurga (extraits des paroles à la 4ème minute18)
Oui, c'est elle !
C'est la déesse plus charmante et plus belle !
Oui, c'est elle !
C'est la déesse qui descend parmi nous !
Son voile se soulève et la foule est à genoux !
Ne réduisons donc pas l'oeuvre de BIZET à Carmen. Voyons dans Les
Pêcheurs de Perles, l'expression d'un génie du théâtre musical.
Sources : affiche public, opéra les Pêcheurs de Perles en direct du MET |
Redécouvrons même d'autres opéras de BIZET comme DJAMILEH opéra en un acte (1871), Don Procopio opéra-bouffe (1858-1859) ou encore la jolie fille de PERTH (1866), Le Docteur Miracle, opérette (1856) ou même Noé opéra de Halévy FROMENTAL achevé par BIZET.
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