THEATRE
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"Je suis la Bête" ou LE MONOLOGUE INTERIEUR D'UN ENFANT SAUVAGE AU TNG VAISE
Dans le cadre du Festival Micro Mondes, un spectacle sonore, musical et narratif crée par Pierre BADAROUX sort de l'ordinaire, fait vibrer nos sens, brouille notre perception du temps et du lieu. "Je suis la bête", une belle création pour le TNG, par la compagnie (MIC)ZZAJ, que j'avais choisi pour mes élèves en ce jeudi 23 novembre 2017, car j'étais persuadée de l'originalité du dispositif et de son intérêt. Soyez prêt à vivre cette expérience unique de spectateur !!
Sources : Le TNG, le 23/11/2017, photo prise par Sandrine RAMBAUDJ
Nous avons vécu dans ce spectacle au gré des saisons, des jours et des nuits, partageant l'existence d'un enfant-sauvage, tel Tarzan ou Mowgli. Un enfant abandonné dans un placard, livré à lui-même, élevé par une grosse chatte, qui un jour a été capturé, resocialisé par deux humains mais pour qui l'appel de la nature a été le plus fort.
Sources : TNG
Le
sens de l'ouïe
Entendre le frémissement des feuilles, le craquement
des branches des arbres, les flots des rivières, les gazouillis des oiseaux
tropicaux, les gouttes de pluie entre les feuillages, le bourdonnement des
abeilles, les gémissements et les cris des animaux, l'écho des voix, le souffle
haletant de sa respiration, le son lointain des cloches, le bruit des pas dans
un sentier, les chants des tribus amérindiennes, le grincement d'une porte, le
murmure du vent, les hurlements des bêtes sauvages, les grognements des
blaireaux, le tonnerre assourdissant : ce sont ces sons parfois sourds,
stridents, légers, que nos oreilles pouvaient percevoir dans un lieu unique.
Sources : pixabay.com |
Le
sens de la vue
Nous pouvions voir une forêt dense peuplée d'animaux
sauvages, de chats, de blaireaux, de lapins, d'oiseaux multicolores au clair de
lune ou à la lumière vive. Nous vîmes des trous, des chemins escarpés, une
grotte, un village au bas de la colline, une maison et son Eglise et même une
école. Des paysages défilaient devant nos yeux. Nous courrions haletant dans
les bois sombres, percevant au hasard de nos rencontres, des animaux aux yeux
jaunes.
Sources : pixabay.com |
Le
sens de l'odorat
Nous sentions des odeurs de mousse, d'herbes
fraiches, de champignons, de futures proies. Nous buvions une gorgée d'eau et nous léchions notre
plaie infectée par le combat avec un blaireau.
Le
sens du goût
Nous avons dévoré un repas de racines, de miel délicat
velouté, de viandes crues et de saucissons savoureux.
Le
sens du toucher
Nous sentions le duvet des oiseaux et caressions la
chatte qui nous avait recueillie.
Un
dispositif immersif
En fait, nous étions au TNG à Lyon 9ème et nous
étions juste des spectateurs, mes élèves et moi. Mais pourtant, nous faisions
partie d'un spectacle immersif dont nous étions le centre du dispositif, assis
en rond sur un coussin autour d'une scène réduite. Nous étions entourés de plusieurs
hauts parleurs et avions un espace de sons d'amplitude de 360°, nommé son
ambisonique, reflétant la perception de l'oreille humaine. La lumière des
projecteurs nous éclairait comme des rayons de soleil ou des clairs de lune. Un
violoncelle, une contrebasse accompagnaient les propos d'une comédienne,
rythmant son pas, son aventure, sa vie en frottant leurs cordes avec
délicatesse. Des sons électroacoustiques ou réels captés imitaient les bruits
de la forêt, et la voix de la comédienne, la belle voix chaude d'Odja LlORCA,
nous projetait dans l'univers de cet enfant-sauvage à partir du texte puissant
et déjà sonore d'Anne SIBRAN "Je suis la bête". Une sorte de voix
intérieure où nous avons partagé ses joies, ses peines, ses frustrations, sa
solitude dans son propre langage L'interprétation de la comédienne jouant avec
le micro pivotant illuminé, tantôt à 4 pattes, tantôt courbée ou debout, mimant
l'enfant-sauvage au point de le voir incarner en elle. Et nous spectateur
l'entourant, étant à son niveau, comme pour mieux entrer en communication avec
elle. Les expressions de son visage nous faisaient connaitre ses sentiments. Le
système du dispositif nous a plongé dans le récit de cet enfant.
Ce n'était plus un conte en musique mais texte poétique et
musique entremêlés contribuant à façonner un univers presque réel jusqu'aux
frontières de l'irréel. Un monde rêvé mais aussi réaliste d'une grande richesse sonore. La nuit est ensuite
tombée sur l'enfant-sauvage. Est-il ou n'est-il plus ? Une réflexion sur l'état
de nature et de culture. Est-ce l'éducation et la société qui nous font Homme ?
Sources : pixabay.com |
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