10 choses à savoir avant d'aller voir La Cenerentola de ROSSINI à L'Opéra de LYON
Comment être prêt le jour du spectacle pour en profiter au maximun ?
Lors
des deux conférences sur l'oeuvre de la CENERENTOLA de ROSSINI à l'Opéra de
LYON, j'ai appris des éléments que je vous conseille d'avoir en tête afin de
découvrir en toute sérénité ce chef d'oeuvre de fin d'année. Si le Barbier de
SEVILLE de ROSSINI (1816) n'est plus à présenter, la Cenerentola composée un an
après (1817), mérite qu'on s'y attarde.
Je m'appuierai sur l'intervention du 15/12/2017 de Jean -Michel VIVES, professeur de psychologie clinique et pathologique à l'Université de NICE, qui livre une interprétation avec l'oeil du psychanalyste et celle du 19/12/2017 en partenariat avec l'Université Catholique de Lyon de l'Ecole du Spectateur par Xavier ROCKENSTROCKLY Professeur de Lettres à l'UCLy, dans l'Amphi de l'Opéra de LYON.
Sources : Arcades Opéra de LYON, Sandrine RAMBAUDJ |
Je m'appuierai sur l'intervention du 15/12/2017 de Jean -Michel VIVES, professeur de psychologie clinique et pathologique à l'Université de NICE, qui livre une interprétation avec l'oeil du psychanalyste et celle du 19/12/2017 en partenariat avec l'Université Catholique de Lyon de l'Ecole du Spectateur par Xavier ROCKENSTROCKLY Professeur de Lettres à l'UCLy, dans l'Amphi de l'Opéra de LYON.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, Amphi de l'Opéra de LYON, le 15/12/2107 |
Sources : Ecole du Spectateur, Sandrine RAMBAUDJ, Amphi de l'Opéra de LYON le 19/12/2017 |
Sources : Amphi, Opéra de LYON, Sandrine RAMBAUDJ |
10 choses à savoir pour ne rien manquer du spectacle !
1.
Une oeuvre précipitée
La Cenerentola est une oeuvre qui a été composée
dans la précipitation mais qui traduit la folle puissance créatrice de ROSSINI.
Notamment, j'apprend qu'un duetto entre les deux basses a été finalisé la
veille de la nuit de la 1ère et que les artistes l'ont même répété à
l'entracte.
2.
Un mélange des genres astucieux
La Cenerentola est un mélange de deux courants de
l'époque, l'Opéra Séria ou sérieux et l'Opéra buffa ou comique. En effet, on va
rire avec le quiproquo, la farce et on va s'émouvoir avec gravité. ROSSINI
titre son oeuvre de dramma giocoso, drame joyeux et on comprend maintenant
pourquoi.
3.
Des musiques déjà entendues mais rossiniennes
Vous pensez que c'est du neuf mais on fait parfois
avec du vieux quelque chose d'autres. C'est bien la manière de ROSSINI de
travailler par recyclage comme à l'époque baroque.
Comme il doit être productif, il reprend des airs connus et les modifient en changeant la tessiture. Par exemple, il reprend un air du Barbier de Séville du comte Amalviva et le transpose à la Cenerentola. Pour tenir ses échéances, il reprend une de ses Ouvertures d'un Opéra, "La Gazzetta ou la mariage par concours" pour la Cenerentola sans que cela soit scandaleux pour l'époque. Il copie ses propres oeuvres afin de rappeler qui il est. Il en a le droit, et alors ?
Sources : Wikimedia commons, Portrait photographique de Monsieur ROSSINI |
Comme il doit être productif, il reprend des airs connus et les modifient en changeant la tessiture. Par exemple, il reprend un air du Barbier de Séville du comte Amalviva et le transpose à la Cenerentola. Pour tenir ses échéances, il reprend une de ses Ouvertures d'un Opéra, "La Gazzetta ou la mariage par concours" pour la Cenerentola sans que cela soit scandaleux pour l'époque. Il copie ses propres oeuvres afin de rappeler qui il est. Il en a le droit, et alors ?
4.
Le Choeur dans cet Opéra reste un choeur masculin.
5.
Une mélodie répétée à plusieurs reprises porteuse d'un sens caché
La Cenerentola est hantée dès le début par une
mélodie obsédante en mi mineure, qui la suit et qui revient par 4 fois durant
l'Opéra :"Il était une fois un roi, qui se lassa de rester seul, à force
de chercher, il finit par trouver. mais il y en avait 3 qui voulait l'épouser.
Que fait-il ? Dédaignant le faste et la beauté, il jeta finalement son dévolu
sur l'innocence et la bonté".
Est-ce l'expression de ses propres désirs ? Est-ce
un moment prémonitoire comme une mise en abyme ? Ayez bien cette mélodie en
tête, la fin de l'Opéra la rappellera.
6.
Des rôles inversés
Dans cette histoire inspirée d'un conte, la marâtre
devient parâtre et témoigne d'une certaine violence dans sa relation avec cette
Cendrillon. Don Magnifico la déclara morte et menace de la tuer. Alidoro (Aile
d'or), est le grand manitou de la situation, un peu comme la Bonne fée mais
sans baguette magique.
7.
Un coup de foudre
La rencontre entre la Cenerentola et Don Ramiro (Le Prince) est
un coup de foudre et le lapsus de notre Cendrillon éclairera notre vision de la
scène. Son usage du qualificatif de "monstre" n'est pas au sens de la
laideur mais du prodige ou du miracle.
8.
Une parole magnifiée par l'Orchestre
Chez Rossini, point de bel canto de la
performance où le chanteur démontre son talent. Ici, la voix est au service du
propos et l'artiste se doit de ne pas montrer les difficultés du jeu vocal. Tel
est le bel canto rossinien. On s'attardera à la scène du bal où les convives et
notamment les soeurs de la Cenerentola se demandent qui se cache derrière la
belle inconnue. Les voix du sextuor
s'entremêlent tel un verbiage ou un babillage comme pour accentuer le caractère
confus de la situation. Moment qui promet d'être à la fois intense et comique.
9.
Une certaine présence du merveilleux malgré tout
Certes, le carrosse n'est pas citrouille mais un
orage arrive au bon moment, le carrosse de Cendrillon se renverse au retour du
bal, mettant un terme à sa course effrénée et permettant à Don Ramiro de
retrouver sa dulcinée.
Sources ; pixabay.com |
10.
Une scène finale magistrale
Ne manquez pas le dernier Air de la dernière scène,
ébouriffant de virtuosité éclatante qui s'oppose à la mélodie obsédante évoquée
plus loin : "Je ne resterai plus seule et triste à chantonner au coin du
feu, ah mon long tourment n'aura été qu'un éclair, un songe, un jeu".
C'est l'Air de bravoure de la soprano et notre Cendrillon donne tout. Elle
exprime sa bonté, contenue d'ailleurs dans le sous-titre "la bonté
triomphante", elle est celle qui pardonne à tous, c'est sa plus belle
revanche : "Ah Prince, je tombe à vos genoux, les injures passées, ont disparu de ma mémoire, je monte sur le
trône, et je veux m'y montrer plus grande que ce trône lui-même. leur
pardonner, telle sera ma vengeance". On est bien dans "ossia la bontà
in trionfo".
Sources : pixabay.com |
Merci aux conférenciers pour ces éléments instructifs que j'ai sélectionné et choisi de vous présenter ici. Ne reste plus que maintenant à aller voir cet Opéra à l'Opéra de LYON le 28/12/2017 sous la baguette de Stefano MONTANARI !!
Sources : Façade de l'Opéra de LYON le 19/12, Sandrine RAMBAUDJ |
Pour mieux me connaitre, voir aussi mon site personnel :
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