A l'Opéra de LYON, le rideau se lève sur la Cenerentola de ROSSINI

Vivez l'Opéra au cœur de la CENERENTOLA de ROSSINI :

Sources : Sandrine RAMBAUDJ à l'Opéra de Lyon
Le rideau se lève sur la CENERENTOLA, pour trois heures tambour battant ponctué d'un entracte, où les artistes nous entrainent dans leur sillage vocal et théâtral, pour le plus grand bonheur et le plus grand plaisir des spectateurs. C'est le 28/12/2017, je prend place au 2ème balcon en direct de l'Opéra de Lyon, pour vous faire découvrir la représentation de la Cenerentola de ROSSINI mise en scène par Stefan HERHEIM. Un plateau de rêve pour un spectacle aussi lumineux que virevoltant. Je vais vous faire vivre cette expérience passionnante de la grande aventure de l'Opéra rossinien, le livret de la Cenerentola du librettiste Jacopo FERRETTI, à la main.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, le 28/12/2017, 2ème balcon


Sources : Sandrine RAMBAUDJ, panneau programme Cenerentola

Une communication avec le public

Ce qui m'a frappé par rapport aux autres opéras c'est cette volonté de proximité avec le public prévue par la mise en scène. En effet, le spectateur se retrouve parfois en pleins feux comme pour être pris à témoin dans la transformation de Cendrillon. Et que dire du maestro Stefano MONTANARI, qui commente parfois les paroles des chanteurs et se retournent face au public. Les artistes principaux déambulent même autour de la fosse d'orchestre, se rapprochant ainsi des spectateurs au point de les interpeller. Le choeur d'hommes formé de plus d'une vingtaine de Rossini franchit le pas de la scène pour occuper le parterre.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, vue du 2ème balcon, fosse d'orchestre


Quand Don Magnifico, le fameux parâtre déclare à Alidoro n'avoir que deux filles et que la 3ème est morte en pressant Cendrillon de ne pas le contredire, les autres artistes se regardent les uns les autres dans le livret à l'Acte I, scène 6. Stefan HERHEIM a choisi d'impliquer les spectateurs dans cette duperie étonnante en faisant montrer du doigt le public des différents balcons par les chanteurs principaux : "Au visage hébété des uns et des autres, on devine le trouble, de leur esprit, qui hésite, doute... Et ne sait à quoi s'en tenir". Un visuel de la salle de l'Opéra côté public projeté en guise de décor et de miroir, montre l'étonnement de chacun. Jamais la communication voire la communion avec le public n'aura été aussi présente.

Des artistes époustouflants de dynamisme

Un opéra qui nous emporte dans un tourbillon de folie et à un rythme à couper le souffle : Les deux soeurs de Cendrillon Clorinda et Tisbe pleine de frivolité, se disputent continuellement les faveurs du faux prince Dandini qui les flattent.
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Michèle LOSIER à la voix céleste, campe une Cenerentola au début en femme de service d'une grande vitalité, quasi rebelle, affirmée et moderne dans sa gestuelle d'une femme d'aujourd'hui. Elle nous gratifie de belles envolées lyriques et n'hésite pas à danser et à occuper toute la scène.
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Il faut dire qu'elle se doit de tester l'amour du prince et tenir tête à son beau-père. Renato GIROLAMI, baryton-basse, alterne les rôles du père de Cendrillon Don Magnifico, de Rossini descendant des cieux et même de la puissance divine.
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Le couple maître et valet fonctionne à merveille, galvanisé par un Cyrille DUBOIS en prince pétillant de malice et un Nikolay BORCHEV, en valet déguisé impétueux et attendrissant (voir article du blog qui leur est spécialement consacré).


Sources : Photo prise par Sandrine RAMBAUDJ le 11/12/2017 de Nikolay BORCHEV en répétition à l'Opéra de LYON, avec l'aimable autorisation de l'artiste
Un maestro théâtral

Stefano MONTANARI violoniste de formation, pour qui c'était sa première direction dans un Opéra à Lyon a mené l'orchestre avec énergie et humour. Il rappelle en plein spectacle, au couple formé par le prince et Cendrillon que ce n'est pas le moment des grandes déclarations d'amour et d'un baiser car la pièce ne fait que commencer et que beaucoup reste à faire.

Le travestissement dans toute sa fantaisie

La mise en scène de Stefan HERHEIM donne une grande place au travestissement. A plusieurs reprises sur scène, Cendrillon alterne blouse de femme de ménage et robe de souillon cendrée.
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Le valet Dandini déguisé en prince, paré d'or et de dentelles retrouve ensuite son habit de domestique. Cendrillon troque aussi sa blouse pour une robe de bal étincelante et majestueuse de soie et de brocard blanche et bleue. Alidoro le précepteur du prince et grand instigateur de la romance se voit déguiser en mendiant pour tester la bonté de Cendrillon et de ses soeurs. Il se révèle ensuite à Cendrillon en soutane scintillante lui annonçant sa présence au bal et lui prédisant un destin hors du commun. Les perruques s'enchainent sur scène : celles de Don Magnifico, à la coiffure de Rossini en passant par la belle chevelure de Cendrillon .


Souces : pixabay.com
Des projections numériques élégantes et à juste dose

Aujourd'hui, la technologie révolutionne le spectacle vivant mais le tout est de l'utiliser à bon escient. Et c'est justement ce juste milieu que cet opéra donne à voir sans jamais surcharger d'effets lumineux et visuels. Le décor numérique projeté soit illustratif soit suggestif, vient compléter en arrière fond un décor traditionnel.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, roses Cenerentola


Sources : pixabay.com, cupidon
Des roses en mouvement, un château de princesse à la Walt Disney, des cupidons tournoyants, une tempête déchaînée tel un trucage cinématographique des années 1950, un feu de cheminée crépitant, un coeur énorme viennent ponctuer les scènes et tableaux et se mêlent à la machinerie.
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Comme la mise en abîme de la belle cheminée que j'avais vu lors de la visite à l'Opéra le 11 décembre 2017 (dans le cadre de Lycéens à l'Opéra) et qui se déploie par effet d'emboîtement.
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, décor cheminée Cenerentola

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, motif cheminée Cenerentola

Les pièces de la maison en ruine de Don Magnifico pivotent, le trône du prince émerge du sous-sol et le chariot de ménage devient carrosse. On notera le retour du bon vieux rideau de scène au début et qui revient pour indiquer certaines scènes ou moments plus intimistes voir comiques.

La magie du bel canto rossinien

Point de pantoufle de verre , ni de citrouille, ni de fée mais la magie s'exprime dans la voix.


Sources : pixabay.com, pantoufles Cendrillon

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, citrouille Cendrillon

L'Aria d'Alidoro de l'Acte I scène 7, interprété par le charismatique Simone ALBERGHINI baryton-basse est d'une grande puissance. Que dire du sextuor monumental de l'Acte II, scène 8, lorsque Cendrillon découvre que son valet aimé est en fait le Prince. Les voix de Don Ramiro, Dandini, Clorinda, Tisbe, Don Magnifico et de la Cenerentola s'entremêlent tout comme la situation confuse : "Que va-t-il arriver ? C'est un écheveau enchevêtré. C'est un embrouillamini inextricable. Plus on le démêle, plus on l'emmêle; Plus on le débrouille, plus on l'embrouille." Dans l'Aria final de la Cenerentola à la dernière scène, la voix de Michèle LOSIER a manifesté une grande amplitude vocale et un jaillissement d'aigües éblouissants, signe d'un bonheur total triomphant : "Père, époux, ami, oh, quel instant ! Je ne resterai plus seule et triste à chantonner au coin du feu. Ah, mon long tourment n'aura été qu'un éclair, un songe, un jeu."


Sources : pixabay.com, happy end
Un succès phénoménal

Si ROSSINI constate son échec en 1817 après la Première de la Cenerentola conçue dans la précipitation, je l'avais dit dans un article de ce blog, il lui prédira un grand succès dans les années à venir : "Avant la fin du Carnaval, tous les Romains seront amoureux de ma Cendrillon; avant la fin de l'année, elle sera admirée dans toute l'Italie; en France et en Angleterre dans deux ans". L'avenir lui a donné raison. D'ailleurs encore deux cents après, voilà La Cenerentola rejouée, réinterprétée, sur toutes les grandes scènes internationales de l'Opéra, véritable chef d'oeuvre, passant par toute la panoplie des genres de la farce, au drame, au comique et au sérieux : un dramma giocoso au plein sens du terme.
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Une soirée délicieuse où le public ne s'y pas trompé en ovationnant pendant de longues minutes les artistes, ténors, barytons, mezzo-sopranos et sopranos, le chœur, les musiciens, le chef d'orchestre. J'entendis des bravis !

Sources : Sandrine RAMBAUDJ, salle de l'Opéra le 28/12/2017
Ma rencontre avec deux artistes

Je ne manquerai pas de vous faire partager en exclusivité ma rencontre avec les deux artistes juste après le spectacle et pendant les répétitions : Cyrille DUBOIS, le ténor en prince Don Ramiro, Nikolay BORCHEV, le baryton en Dandini. Merci pour leur autorisation de diffusion de photographies dans ce blog.



Sources : Sandrine RAMBAUDJ, foyer illuminé de l'extérieur de l'Opéra de Lyon
Sources : Sandrine RAMBAUDJ, roses Cenerentola

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